Les micros

5 – Les micros
5.1 – La directivité
5.2 – Le type
5.2.1 – Dynamiques à bobine mobile
5.2.2 – Dynamiques à ruban
5.2.3 – Condensateurs
5.2.4 – Électrets
5.3 – Le 48 V
5.4 – Les filtres et atténuateurs
5.5 – Liste de quelques micros
5.6 – Les micros particuliers
5.6.1 – Les PZM
5.6.2 – Les cellules
5.6.3 – Les C-Ducer
5.6.4 – Les micros cravate / Lavalier
5.6.5 – Les DI5.7 – Les accessoires micros
5.8 – Le choix des micros et de son emplacement
5.9 – Les effets secondaires des micros
5.9.1 – L’effet de proximité.
5.9.2 – La distance critique.
5.9.3 – L’effet de grossissement
5.9.4 – Les problèmes de phases
5.9.5 – La diaphonie
5.10 – Les problèmes de sonorisation
5.10.6 – Les larsens (Feedback – accrochages)
5.10.7 – Les résonances de la salle
5.11 – Les retours
5.12 – Les micros HF
5.12.1 – Principes
5.12.2 – Avantages et inconvénients
5.12.3 – Le système diversity

Les Micros

Il existe un grand nombre de micros sur le marché, dont les prix , fonctions et utilisations varient.
Il existe 2 paramètres pour différencier tous les micros (la directivité et le type).

Les Micros

5.1 – La directivité
La directivité est la manière (dans quelle direction) le micro “capte” le son.

Les Micros

Les Micros

Remarque :
– Capteurs de pression : membrane mise en mouvement par la pression acoustique (= micros omni)
– Capteurs à gradient de pression : mouvement par différence de pression entre la face avant et la face arrière de la membrane (=micros directionnels)
En observant de plus près, la directivité des micros change en fonction de la fréquence.
Un micro omni aura tendance à être cardio dans les fréquences élevées
Un micro cardio aura tendance à être hypercardio (voire bi) aux hautes fréquences …
ce qui explique parfois certains larsens … ce phénomène est la conséquence de la place et du volume physique que le micro prend.

5.2 – Le type
Il existe 3 familles principales de micros: les dynamiques,les électrets, les condensateurs.

5.2.1 – Dynamiques à bobine mobile
Ce sont des micros robustes qui conviennent bien à la scène ou pour des instruments à fort volume sonore, ils sont relativement bon marché. Néanmoins ils ne sont pas très sensibles et ont une bande passante relativement limitée.
Une membrane attachée à une bobine passant dans un aimant est mise en mouvement par les vibrations d’air , ce mouvement induit un courant électrique (alternatif) .
Les variations de courant électrique correspondent de manière analogique aux mouvements de la membrane et du son.
Les Micros

Cas particulier :
. double capsule (D3600)
. 1 capsule pour les hautes & moyennes fréquences
. 1 capsule pour les basses fréquences
5.2.2 – Dynamiques à ruban
Ce sont des micros dynamiques de studio fragiles mais qui donnent un résultat très réaliste et chaleureux … ils avaient presque disparus … mais ils reviennent en force, même ils sont «à la mode».
Il ont également la particularité d’être bi-directionnels dans la majorité des cas.
Son principe de fonctionnement est très proche du micro dynamique à bobine mobile.
Le ruban est fixé entre les aimants, lorsque le ruban vibre, il induit un courant alternatif analogue à la vibration de l’air, donc, du son.

Les Micros

5.2.3 – Condensateurs
Ce sont des micros très chers. Ils sont extrêmement sensibles, et conviennent à toutes les applications en studio. Ils sont très sensibles à l’humidité. Ils ont besoin de 48 V, ils peuvent saturer si le son est trop fort.
Certains micros condensateurs de studio sont à lampe, ils sont utilisés pour leur “couleur chaude”.
Microphone électrostatique
. Capsule constituée d’un condensateur variable. Le condensateur est polarisé par une tension électrique
. En vibrant, la membrane fait varier la capacité du condensateur
. modulant le courant de polarisation.

Les Micros

5.2.4 – Électrets
Le microphone à électret est dans son principe voisin du microphone à condensateur mais présente la particularité de disposer d’un composant à polarisation permanente : l’électret.
Le problème, c’est que la charge de polarisation diminue dans le temps, ce qui se traduit par une perte de sensibilité du micro au fil des années. Grâce aux nouvelles technologies, la polarisation résiste au temps.
Ce sont des micros à budget plus élevés que les dynamiques, mais ont une sensibilité plus grande ainsi qu’une bande passante plus large. Ils sont sensibles à l’humidité, ils peuvent saturer si le son est trop fort.
Ils conviennent bien pour l’enregistrement en Home studio. Ils ont besoin de 48V.
. micro électrostatique
. moins sensible aux basses fréquences
. bien pour les instruments avec beaucoup de hautes fréquences.

5.3 – Le 48 V
Le 48 V ou l’alimentation phantom est un courant électrique disponible sur certaines tables de mixage, certains pré-amplis micro, et est utilisée pour alimenter les micros à électrets et condensateurs ainsi que certaines DI.

5.4 – Les filtres et atténuateurs
Les filtres permettent de couper certaines fréquences indésirables, à l’aide de petits switches installés dans le micro, ou à l’aide de modules à visser sur le corps du micro (entre la capsule et le corps), il coupe généralement les fréquences plus
basses que 75 Hz, 150, Hz. suivant le micro. Sur certains micros, un filtre aigu est disponible pour augmenter la perception des aigus.
Les atténuateurs permettent de diminuer la sensibilité du micro en cas de source sonore élevée (en général, une atténuation de -10dB -20dB, -40dB suivant le micro).

5.5 – Liste de quelques micros

Les Micros

5.6 – Les micros particuliers
5.6.1 – Les PZM
Les PZM sont des micros plats, à électrets, qui ont besoin d’une surface plane et réfléchissante de +/- 1 m2 (pour les basses fréquences). Ils sont utilisés pour enregistrer des conférences, ils peuvent être collés dans le couvercle d’un piano
à queue, fixés au mur pour enregistrer des ambiances (batterie), mis au sol pour enregistrer des danseurs. Ils ont besoin d’une alimentation.
Ils évitent l’effet engendré par les différences (addition et annulation) de phases de certaines fréquences (effet de filtrage à peigne) entre le son direct et le son réfléchi en mettant la membrane du micro au même niveau que la surface réfléchissante.

Les Micros

5.6.2 – Les cellules
Ce sont des petits capteurs à coller sur l’instrument lui même. Il donnent un son très présent mais souvent métallique.
Ils sont très utiles en concert pour les retours, ainsi qu’en complément d’un micro. Ils s’alimentent via un boitier ou le 48V.

5.6.3 – Les C-Ducer
Ce sont des capteurs plats et longs, que l’on colle sur l’instrument.

Les Micros

5.6.4 – Les micros cravate / Lavalier
Ce sont de petits micros condensateurs généralement utilisés pour la TV, le théâtre, pour diffuser, enregistrer de la parole. Dans certains cas, ce micro est utilisé pour capter le son d’instruments délicats comme le violon, guitare acoustique, …

Les Micros

5.6.5 – Les DI
Les DI (Boîtier d’Injection Directe) ne sont pas des micros, mais servent à brancher des instruments tels que clavier, guitare électroacoustique. Ce boîtier a pour but de transformer un “Jack” (niveau ligne ou instrument) en un “XLR” (niveau micro). Ils sont utilisés en concert, et sont souvent inclus dans les amplis de basse, de guitare acoustique.
Souvent l’entrée ligne en jack est doublée en parallèle afin de pouvoir sortir immédiatement pour aller vers un ampli (retour scène du clavier par ex).
En résumé la DI permet la symétrisation, l’adaptation du niveau et de l’impédance, l’isolation (sur DI passive avec transfo)

Les Micros

Il existe 2 types de DI :
– DI passives
– DI actives : elles ont un niveau de sortie plus élevé et ont besoin de 48V
On trouve également :
– PAD (-20, -40 dB) qui permet de baisser le niveau des instruments à niveau de sortie élevé afin d’éviter la saturation en entrée.
– Ground Lift permet de couper la masse et ainsi éliminer les problèmes de boucle de masse et de “buzz”

Complément :
Chaque équipement à un niveau d’impédance (résistance pour le courant alternatif).
Les micros pro ont une impédance de sortie de +/- 200 O (basse impédance)
Les guitares, claviers ont une haute impédance (15.000 O)
Le problème des hautes sorties à haute impédance est que l’on ne peut pas utiliser des longs câbles (perte des aigus importante)

Les Micros

Si en entrée on a une impédance de 15K …, un transfo avec un rapport de transformation de 20:1.
Le rapport d’impédance est de 400:1 (le carré du rapport).
15.000O / 400 = +/- 40O

5.7 – Les accessoires micros
Les micros ont quelques accessoires bien utiles dans certains cas.
– La pince micro = pince de fixation micro / pied de micro
– Bonnette anti-vent / bonnette anti-pops = “bonnet” en mousse appliqué sur le micro évitant les “pops” et les coups donnés par le vent (utilisé en radio, en extérieur). Elles peuvent être de couleurs différentes afin de pouvoir repérer les
micros entre eux.
– Ecran anti-pops = écran en tissu (bas nylon) évitant les “pops” de la voix et les éclaboussures (utilisé en studio).
L’écran est fixé à un flexible et attaché à un pied de micro. On installe l’écran entre le chanteur et le micro. Utilisé en studio.
– Suspension = attache micro élastique évitant d’enregistrer les vibrations du sol et du pied de micro. La suspension se compose d’une fixation micro attachée à un élastique (ou plusieurs) fixée sur une structure métallique elle même
pourvue d’une fixation pour le pied de micro.

5.8 – Le choix des micros et de son emplacement
Il n’existe aucun micro universel, chaque micro a ses caractéristiques, et a été construit pour certaines tâches. Le choix du micro demande une expérience acquise par la pratique. Il est nécessaire de connaître les principales caractéristiques
des micros utilisés afin de les choisir en connaissance de cause.

5.9 – Les effets secondaires des micros
5.9.1 – L’effet de proximité.
Pour les micros directionnels, si on approche une source du micro (moins d’un mètre), le micro aura tendance à accentuer les basses fréquences. On peut y remédier en éloignant le micro de la source (ce qui n’est pas toujours possible) ou en diminuant les basses à la table de mixage.

5.9.2 – La distance critique.
Au plus on éloigne un micro de la source, au plus on va capter le son réverbéré par le local où on enregistre.
La distance où le : son réverbéré = son direct = distance critique.

5.9.3 – L’effet de grossissement
Lorsque le micro est très près de la source, les notes les plus proches du micro paraissent beaucoup plus fortes que les notes qui se situent de part et d’autre des notes les plus proches. Ce phénomène est comparable à un effet de loupe. Il
y a deux solutions, la première est d’éloigner le micro, la deuxième est de couper les fréquences grossies à la table de mixage.

5.9.4 – Les problèmes de phases
Les problèmes de phases interviennent lorsque l’on utilise plusieurs micros. La distance entre les micros et la position des micros les uns par rapport aux autres peuvent provoquer ces problèmes de phase. On peut constater l’inversion de
phase en écoutant en mono. Il y a inversion ou problèmes de phase si le son est “bizarre”, ou si à l’écoute en mono, le volume général diminue ou si les basses fréquences sont peu définies. Pour remédier à ces problèmes, il faut déplacer le ou les micros en cause, ou inverser la phase du ou des micros fautifs, ou changer la technique de prise de son.

5.9.5 – La diaphonie
Lorsque plusieurs instruments sont amplifiés en même temps (concert), les micros vont capter aussi bien le son de l’instrument pour lequel il est placé, mais également le son des l’instruments voisins.
Pour que la prise de son soit exploitable, il y a une règle sur la distance micro/source à respecter.

5.10 – Les problèmes de sonorisation
5.10.6 – Les larsens (Feedback – accrochages)
L’effet de larsen intervient lorsque un micro capte le son d’un haut parleur qui amplifie ce qui est capté par le micro, lorsque une boucle est bouclée.

Les Micros

C’est pour cette raison, que l’on utilise en sonorisation des micros directifs.
Le larsen réagit généralement sur une plage de fréquence relativement étroite, ce qui permet de reculer les limites du système d’amplification à l’aide d’une égalisation “creusant” dans les zones de fréquences sensible.
Pour rechercher les fréquences d’accrochages :
Le système consiste à intercaler un égaliseur graphique entre la sortie de table de mixage et l’entrée de l’amplification.
Parcourir l’égaliseur graphique en poussant légèrement et prudemment les curseurs, si le système réagit, atténuer la fréquence fautive.
Evidement si le système d’amplification est mal placé, le système aura tendance à accrocher à toutes les fréquences, il sera donc très sensible.

Les Micros

Les systèmes anti-larsens (Sabine), recherchent automatiquement la fréquence qui accroche, puis à l’aide d’un filtre très étroit (Nocht Filter), atténuent la fréquence d’accrochage. Ce système (ré)agit bien lorsque l’on pousse un peut le système de sonorisation lors d’essais, cela permet au système de bien détecter les fréquences qui accrochent et de les atténuer.

Les Micros
Les Micros
Les Micros

Les Micros

Les Micros

5.10.7 – Les résonances de la salle
Chaque espace clos possède des résonances, ondes stationnaires, qui par réflexions s’amplifie. Cette résonance aura tendance à “accrocher”. Généralement cette fréquence se situe dans le bas médium du spectre. On peut également reculer les limites du système en creusant par égalisation les zones de fréquences de résonance.
Pour rechercher / Corriger les fréquences de résonances :
Le système consiste à intercaler un égaliseur graphique entre la sortie de table de mixage et l’entrée de l’amplification.
Le technicien se place à la table de mixage, dans la salle. Parcourir l’égaliseur en y envoyant la voix dans la plage de l’égaliseur graphique à traiter , puis pousser légèrement et prudemment le curseurs, si le système réagit, atténuer la fréquence fautive.

Les Micros

Il existe un système de calibrage des salle en envoyant du “Pink Noise” (bruit rose) dans les HP. Le bruit rose possède toutes les fréquences à amplitudes égales. L’analyseur de spectre va analyser et afficher le niveau des fréquences captées par un micro de mesures placé dans la salle. A l’aide de l’égaliseur graphique, il est possible de corriger les défauts (atténuation et résonances) de la salle en atténuant ou boostant les fréquences indiquées par l’analyseur.
Généralement l’analyseur de spectre et le générateur de Pink Noise et le pré-ampli micro (+ micro de mesures) font partie de la même “machine” voir même l’égaliseur graphique.
Remarque : rien de remplace l’oreille et l’expérience du technicien qui règle le système d’amplification.

5.11 – Les retours
La disposition des retours est importante pour éviter les larsens … évidement, il est difficile parfois de garder les musiciens en place …
De plus, il y a les lutrins, portes partitions qui empêchent une écoute convenable des retours.
Il y a 2 positions utilisées : système avec 2 retours et système avec 1 retour.
Les retours sont placés à l’arrière du micro; là où le micro capte le moins le son.
Le système à 2 retours est spécialement bien étudié pour les micros hyper-cardio car, il «rejettent» au maximum le son sur les côtés. Par contre, ils captent un peu de son à l’arrière.

Les Micros

Les micros omni-directionnels sont également utilisés (micros cravatte, lavalier …) mais ils sont très sensible aux larsens.
Il est déconseillé de les utiliser pour les retours… en façade, ils posent moins de problèmes… si ce n’est la faculté du micro à capter tout ce qui l’entoure (inefficace dans un environnement bruyant).
Les micros bo-directionnels sont rarement utilisés, mais néanmoins, ils ont une grande réjection sur les côtés. Le seul cas où j’utilise un micro bi, c’est pour la contrebasse … micro (C414) dans le chevalet.

5.12 – Les micros HF
5.12.1 – Principes
Les micros HF ou “sans fils” sont composés de 4 parties :
– le micro : micro main, cravate (Lavalier), serre tête (Madonna)
– l’émetteur : situé dans le corps du micro ou dans un boîtier branché au micro
– le récepteur : boîtier branché à la console de mixage
– des antennes d’émission et de réception

Les Micros

Chaque ensemble (micro émetteur + récepteur) est assigné à une fréquence d’émission et de réception propre au système. C’est à dire que le micro émetteur et le récepteur doivent être réglés sur sur la même bande de fréquence.
Le choix de cette fréquence se fait sur le boîtier émetteur à l’aide de petits switches ainsi que sur le récepteur.

5.12.2 – Avantages et inconvénients
Inconvénients : moins bonne qualité de sonore (sauf pour les micros haut de gammes), Consommation de piles, prix élevé, licence d’émetteur, décrochage (perte de réception)
Avantages : mobilité; dans certains cas, invisibilité du micro.

5.12.3 – Le système diversity
Les ondes émises par le micro se comportent comme n’importe quel onde (sonore, lumière), elles sont émises dans toutes les directions, elles sont réfléchies, absorbées …
Par les réflexions, le signal va perdre une partie de son énergie qui est absorbée par les parois. Il va aussi se poser des problèmes de phases entre les signaux directs et réfléchis.

Les Micros

Dans le cas d’un système complexe de plusieurs émetteurs / récepteurs, il est possible d’installer 2 antennes communes
à tous les récepteurs. C’est le cas également si les récepteurs sont dans une cabine régie fermée, il est possible d’installer 2 antennes dans la salle. Chaque récepteur filtre la bande de fréquence qui l’intéresse.

Retour au Guide de la Sonorisation